Alors que le groupe rebelle du M23 a lancé une offensive contre les forces gouvernementales de la RDC, Kinshasa accuse le Rwanda voisin d’être le soutien militaire du groupe d’insurgés. Dans une déclaration mardi, le Rwanda a rejeté catégoriquement ces accusations.
Le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, a accusé les Forces rwandaises de défense (RDF) de soutenir les éléments armés appartenant au groupe M23, qui ont attaqué les FARDC lundi. Les attaques ont été signalées pour la première fois lundi dans les villages de Tshanzu et Runyoni, à environ 50 kilomètres au nord-est de la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma.
Le haut gradé militaire de la RDC, dans ses accusations, a présenté deux hommes lors d’un point de presse qui, selon lui, étaient des soldats rwandais capturés soutenant les rebelles du M23 dans le territoire congolais de Rutshuru. Tout en accusant le Rwanda de conspirer avec les rebelles du M23, Ekenge a affirmé que les deux soldats avaient été arrêtés lors des attaques.
Cette accusation a été littéralement rejetée par le Rwanda par le biais du gouverneur de la province occidentale du Rwanda, François Habitegeko. Il a indiqué mardi, que ces accusations de la RDC voisine étaient sans fondement.
« Nous avons pris connaissance d’un communiqué et de reportages médiatiques émanant du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, qui, au nom des FARDC, accuse les Forces rwandaises de défense de soutenir les éléments armés qui ont attaqué les FARDC dans les zones du Tshanzu et Runyoni. Nous voudrions réfuter catégoriquement les accusations sans fondement et déclarer que RDF n’est en aucun cas impliqué dans les activités belligérantes à travers la RDC », indique le gouverneur dans un communiqué.
« Le communiqué et les reportages des médias du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu allèguent que les deux individus, prétendument membres des RDF, ont été capturés. Nous voudrions contester ces fausses allégations. Les deux noms ont été mentionnés par la délégation congolaise de l’armée et du renseignement lors de la réunion bilatérale RDC-Rwanda des équipes conjointes de renseignement tenue le 25 février 2022 à Kigali. Les équipes conjointes de renseignement n’ont pas été autorisées par la suite à interroger ces personnes pour une évaluation conjointe, comme c’est la pratique », a poursuivi le communiqué.
Habitegeko a noté que l’armée rwandaise ne compte aucun membre portant les noms présentés dans la déclaration du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, assurant qu’il s’agissait « d’une tentative de manipulation de l’opinion en présentant deux individus arrêtés dans des circonstances obscures » il y a plus d’un mois, comme des éléments capturés lors des combats du 28 mars.
Les enquêteurs de l’ONU ont précédemment accusé le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23. Les deux pays, qui sont intervenus militairement au Congo lors de deux guerres régionales il y a 20 ans, nient soutenir le groupe. Cette déclaration rwandaise intervient alors que les sources assurent que le groupe rebelle continu son offensive et serait en train de gagner du terrain.